Tout le monde connaît forcément le canal du Panama, passage entre l'amérique du sud et du nord, où des dizaines de cargos croisent chaque jour. Ce que vous ne savez sûrement pas par contre, c'est que ce canal passe par un lac appelé le lac Gatun, qui est un lac de barrage artificiel, conçu à l'époque de la construction du canal.
Ce lac renfermait à l’époque tout un tas d’espèce typique des eaux douces panaméennes, mais un jour, un panaméen a eu la bonne idée d’y lâcher d’autres espèces, dont les cichlas monoculus et pleiozona, plus couramment appelé peacock bass !!!
J’ai toujours été fasciné par ce poisson, depuis mon plus jeune âge, au point que j’en ai eu trois en aquarium quelque temps, mais le pêcher restait un rêve inachevé.
Après s’être renseigné sur internet et auprès des contacts que nous avions ici, on a profité de quelques jours de repos, Sarah, Charles et moi, pour aller tenter notre chance sur le lac.
L’organisation un peu chaotique au début s’est finalement arrangée et nous avons pu sortir deux demi-journées avec un guide local qui connaissait visiblement bien sa zone.
Malheureusement, les paramètres du moment ne nous ont pas aidés pour la pêche. En effet, l’eau était très sale autour de notre campement, il fallait faire dix bons kilomètres avant d’atteindre une eau un peu plus claire. Ceci était dû au fait que nous sommes actuellement en fin de période de pluie et donc que l’eau commence tout juste à s’éclaircir. De plus, il semblerait qu’il y ait depuis quelques temps des travaux dans le canal même, ce qui brasse beaucoup les fonds et n’arrange en rien la couleur d’eau.
Après avoir eu pas mal d'échos sur la pêche là-bas, qui d’après tout le monde, était très simple, presque enfantine, nous partions confiants. La première demi-journée de pêche s’est plutôt bien passée, avec une 20aine de poissons, mais la pêche ne s’est pas passée du tout comme on s’y attendait. Après avoir commencé aux leurres de surface ( super spook, z claw et woodchopper), sur des spots magnifiques, et pêché de la sorte 20 minutes, pas une touche, pas un suivi !
On s’est donc décidé à pêcher un peu plus profond. Sarah au poisson nageur, charles et moi au lipless ( td vibration et td salt vibration).
Et là les premiers poissons sont vite montés à bord, de petites tailles d’abord, puis de plus en plus gros, au fur et à mesure que la nuit se rapprochait.
C’est accompagné de singes hurleurs, qui faisaient des cris terribles, que l’on s’enfonçait de plus en plus profond dans les bras morts du lac. On a même dérangé quelques alligators en pleine sieste. Les poissons semblaient assez rares ou du moins difficiles à faire mordre.
Notre guide nous changea de spot à plusieurs reprise mais toujours pas de regroupement de poissons. A part quelques petits poissons de bordure et un bel oscar au lipless, rien de spécial à signaler.
Et puis, sur un ultime spot, banco, un gros regroupement de peacocks, décalé de plusieurs mètres de la bordure. Charles toucha le premier au lipless td salt vibration, le plus beau de la journée, environ 1,5 kilos.
Et ce sera ensuite le festival, on en attrapera une dizaine en 10 minutes, sur 5 mètres de berge. Des poissons calibrés entre 500 grammes et 1 kilo, très sympa à pêcher sur nos petites cannes légères.
Après avoir nettoyé le spot, notre première journée de pêche s’arrêtera là-dessus. On profitera du retour pour admirer les paysages somptueux de la forêt vierge au coucher du soleil.
Le rendez-vous est pris pour le lendemain matin aux aurores avec notre guide local.
Il arriva un peu en retard mais mis des gaz pour rattraper son retard. A peine sorti de l’eau sale que nous voilà en action de pêche. Premier lancer pour charles et déjà un peacock de pendu. Sarah le suit de près avec un ptit snook sur son deuxième lancer.
Le vent est fort et nous sort rapidement de la zone. Deuxième passe, plus rien ! On continue alors notre chemin vers une eau un peu plus claire mais les poissons semblent bien plus calmes que la veille. Rien sur les bordures, je m’efforce de pêcher plus profond, en parallèle à la berge. Je touche un ptit aimara de la sorte.
Charles ratera un beau tarpon qui tapera au-dessus du leurre en faisant un remou terrible en surface. Et puis je toucherai coup sur coup deux beaux peacocks, un premier autour du kilo et un second, beaucoup plus gros, autour des 2 kilos, mais qui malheureusement se décrochera sur la fin du combat.
Et puis ensuite, avec le soleil qui commence à taper, ce sera une longue traversée du désert, avec des poissons très rares et tout petits, rien de bien intéressant.
Et puis il sera déjà l’heure de rentrer à la maison, avec une bonne heure de bateau dans les bras du lac, jusqu’au camp.
En tout, nous avons dû faire une petite trentaine de poissons, en deux demi-journées de pêche à trois, et nous avons par contre touché toutes les espèces carnassières du lac.
Ce petit séjour était aussi fait dans le but de tester un peu le potentiel du lac, au niveau de la quantité de poissons, mais aussi de l’intérêt de la pêche et de la beauté du site.
Ce qu’on peut dire, c’est que ce lac est immense, magnifique et qu’il y a des postes visibles qui peuvent regrouper des poissons à perte de vue. Mais d’après moi, il y a bien mieux à faire que ce que l’on a pu faire, rien qu’en découvrant un peu plus le secteur nord-ouest du lac, où l’eau est normalement beaucoup plus claire, mais aussi en essayant de pêcher beaucoup plus au large, sur des postes préalablement repérés au sondeur. Et puis ça demande à être retenté en fin de saison, vers le mois de mai, quand il n’y aura pas eu de pluie depuis bien longtemps et que le niveau aura bien baissé…. Bref, tout reste à faire dans ce lac, mais ce qui est sûr, c’est que ce lac a un gros potentiel !
Donc à bientôt je l’espère pour la suite de nos aventures sur le lac Gatun,
Tomy Journaux
Photos de sarah rousselle, tomy journaux et charles henri canto